Chaque témoignage est différent et apporte à son lecteur une vision singulière du parcours de chacun. Souvent, si l’on prend le temps de lire ces témoignages c’est que l’on a une certaine appréhension à partir et que l’on aimerais se rassurer en lisant le vécu d’autres voyageurs. Aujourd’hui, c’est une expérience unique que nous te proposons de découvrir : celle de Pauline, une jeune étudiante mal-voyante qui a décidé de partir à la découverte du monde !
Sommaire
- 1 Salut ! Peux-tu nous en dire un peu plus sur toi ?
- 2 Est-ce que partir à l’étranger fut un choix ou plutôt un hasard ?
- 3 Peux-tu nous parler de ce que tu as fait en Angleterre ?
- 4 Qu’as-tu retenu de ton expérience ?
- 5 Que peux-tu nous dire sur la vie quotidienne dans la ville où tu étais et sur ses habitants ? As-tu eu un choc culturel ? Une anecdote à partager ?
- 6 Qu’est-ce que tu y as aimé ?
- 7 Quels sont les lieux que tu as pu découvrir pendant ton séjour ?
- 8 Quels seraient tes conseils pour celles et ceux qui envisageraient de partir comme toi ?
- 9 Comment as-tu entendu parler de l’Etudiant Voyageur ?
- 10 Recommanderais-tu l’Etudiant Voyageur à tes ami(e)s ? Et pourquoi ?
Salut ! Peux-tu nous en dire un peu plus sur toi ?
Je suis Pauline, française, 28 ans, accompagnée partout de ma petite golden retriever guide. J’ai fait mes études en partie en France, en partie en Angleterre, avec un petit passage aux USA entre les deux… Et je vis maintenant à Bruxelles. Oui, vous l’aurez compris, je fais partie de ceux qui ont attrappé le virus. Je ne sais pas combien de temps je resterai en Belgique, l’avenir nous le dira ! Pour l’instant je suis chargée de projet dans un organisme fédéral Belge qui gère les programmes de mobilité non formelle (Erasmus échanges de jeunes, mobilité artistique, en stage, linguistique,… tout ce qui est hors études). Je suis aussi bénévole pour une association française de séjours scolaires et universitaires à l’étranger, PIE – Programmes Internationaux d’Echange -, qui permet aux jeunes francophones de partir étudier 10 mois en high school dans le monde entier, ainsi que d’aller étudier à l’université aux USA. Mais il ne s’agit que d’un stage, je suis donc à la recherche d’un véritable emploi ; et pour allier l’utile à l’agréable, je cherche dans le domaine de la mobilité internationale des jeunes et/ou des étudiants. Je garde également un lien avec le Royaume-Uni via une association pour laquelle je suis bénévole, qui accompagne des jeunes déficients visuels à travers un système de mentoring.
Est-ce que partir à l’étranger fut un choix ou plutôt un hasard ?
Je préfère me concentrer sur mon expérience en Angleterre, c’est la plus significative pour moi, et c’est là que j’étais étudiante. L’Angleterre, c’était un peu des deux. Je voulais tout d’abord poursuivre mes études aux USA, j’y ai d’ailleurs passé trois mois pour me préparer au TOEFL que j’ai passé sur place. Malgré un score qui m’assurait l’admission dans n’importe quelle université américaine (hors dossier scolaire), j’ai tout de même préféré me rapprocher de ma famille et de mes amis ; je me disais que j’aurai plus d’opportunités professionnelles en Europe, tandis qu’aux Etats-Unis cela me semblait plus compliqué d’y envisager plus qu’une parenthèse de quelques années. La Green Card est tellement difficile à obtenir !
Peux-tu nous parler de ce que tu as fait en Angleterre ?
J’ai passé deux ans dans le pays. Une année à Southampton et une année à Durham. J’ai fait un demi Master of transnational studies à mi-temps à The University of Southampton (oui, ça fait bien un an !), mais malgré toutes les précautions prises avant de m’y engager, je me suis rendue compte au bout de quelques mois que ça ne correspondait pas à ce que je pensais, ni à ce que je voulais faire. Après quelques recherches, j’ai découvert THE Master qui correspondait parfaitement à ce que je voulais, et après avoir envoyé des candidatures dans plusieurs universités, je me suis retrouvée à Durham University, en Master of Education, pathway intercultural communication and internationalisation. Non contente de faire le Master de mes rêves, j’ai eu droit à la cérémonie de matriculation (en toge dans la magnifique cathédrale), à des dîners formels dans la grande salle du château (là encore en toge, j’avais l’impression d’être à Poudlard), ou encore la graduation (toujours en toge, magnifique cérémonie comme on n’en connaît pas par chez nous).
Qu’as-tu retenu de ton expérience ?
Le Royaume-Uni et les pays anglo-saxons en général m’ont toujours attirée, je connaissais donc pas mal la culture, mais toujours depuis un point de vue extérieur ou de touriste. Ces deux années m’ont appris à apprécier la culture Anglaise (je ne l’en aime que plus aujourd’hui), et mes expériences à l’étranger de manière générale ont constitué une formidable opportunité de sortir de ma zone de confort et d’apprendre sur moi-même. Aujourd’hui, j’ai toujours besoin de cette petite dose de challenge, d’inconnu et de confrontation interculturelle que représente un voyage à l’étranger qui me permet de réfléchir sur moi, sur le monde et d’aiguiser ma manière d’appréhender ce dernier. J’ai également beaucoup gagné en ouverture d’esprit, indépendance et adaptabilité, des qualités qui (j’en suis persuadée) nous servent tout au long de notre vie, que ce soit dans les domaines personnels ou professionnels).
Que peux-tu nous dire sur la vie quotidienne dans la ville où tu étais et sur ses habitants ? As-tu eu un choc culturel ? Une anecdote à partager ?
Southampton et Durham sont deux villes très différentes. Southampton est très agréable, c’est une ville assez verte, en bord de mer (le micro-climat est très appréciable, il ne pleut pas souvent !). La ville est relativement récente dans sa construction, suite à sa destruction partielle lors de la guerre. Durham est beaucoup plus petite et très historique. On la traverse à pied en 30 minutes, et le centre est magnifique. C’est une presqu’île (un bras de rivière en fait le tour quasi complet), et sa forme de colline avec en point culminant le château du XIe siècle et sa magnifique cathédrale, tous deux classés monuments historiques à l’UNESCO, en font un point d’observation exceptionnel. Le climat y est beaucoup moins clément qu’à Southampton, il faut se préparer à la pluie et à la neige ! Je ne dirais pas que j’ai eu un véritable choc culturel, parce que c’est une culture qui me correspond vraiment et à laquelle je me suis vite habituée. Mais je pense que ça nous est arrivé à tous, en traversant en Angleterre, de regarder du mauvais côté par exemple ! J’en ai profité pour apprécié les spécialités britanniques (tea and scones, English breakfast et autres joyeusetés caloriques mais tellement bonnes). J’ai vraiment été frappée par la gentillesse des anglais ; leur savoir-vivre et leur côté « gentlemen » n’est pas une légende ! On aime ou on n’aime pas, c’est vrai. Mais j’ai vraiment beaucoup apprécié cela, d’autant plus quand on arrive dans un pays que l’on ne connaît pas, avec une maîtrise de la langue pas parfaite (surtout dans le contexte des différents accents régionaux), et que l’on doit demander de l’aide ou son chemin. Et puis, quand on a un handicap quelconque, c’est franchement rassurant d’être dans un pays un peu plus en avance que la France. Toutes mes factures (eau, électricité, relvés bancaires, etc.) m’étaient proposés en braille ou en audio, il y avait pas mal de choses prévues pour les non-voyants et mal-voyants, je pouvais même faire mes courses en ligne sur des sites proposant une version accessible. Et puis les anglais n’ont pas peur du handicap, ils sont plutôt curieux, et ça aussi ça change de la France.
Qu’est-ce que tu y as aimé ?
A Southampton, j’ai beaucoup aimé le côté ville assez verte (je vivais juste à côté du plus grand parc de la ville), les maisons à l’anglaise que j’aime tant, et le climat était agréable. C’était aussi facile de rejoindre Londres (3 heures en car ou moins de deux heures en train), et beaucoup de destinations touristiques se trouvaient à distance raisonnable. A Durham, c’est plutôt le côté historique de la ville qui m’a beaucoup plu. Cette ville est très clivée ; d’un côté les habitants, qui sont plutôt issus de la classe populaire (région ouvrière du nord de l’Angleterre), et de l’autre les étudiants de la prestigieuse universités, souvent très riches. Cela se ressentait parfois, mais je dois avouer que comme j’étais moi-même à l’université, je ne fréquentais que très peu les locaux… Ce que j’ai par la suite regretté. En revanche la communauté étudiante étant très présente, j’ai beaucoup apprécié de rencontrer des étudiants du monde entier ! L’isolation géographique de la ville n’était cependant pas très pratique. Rien que pour aller à Londres, il fallait compter trois heures de train ou six heures de car. Quant à ce que j’ai aimé de la vie sur place et de la culture, je crois que la réponse se trouve dans la question précédente. Je suis également tombée amoureuse du système universitaire britannique. Alors oui, c’est cher. Très cher même. J’ai tendance à préférer partir par moi-même plutôt qu’en Erasmus, mais il faut reconnaître que ça permet de faire de sacrées économies sur les frais universitaires… A l’université, tout est fait pour les étudiants, pour qu’ils se sentent bien et réussissent. Les campus ont des moyens assez impressionnants (bibliothèques, salles de sport, espaces culturels,…), l’offre sportive et culturelle est très intéressante, on trouve des clubs pour tout et n’importe quoi, les professeurs sont très disponibles et prêts à répondre à nos questions, et les étudiants sont fiers d’appartenir à leur université, quelle qu’elle soit.
Quels sont les lieux que tu as pu découvrir pendant ton séjour ?
A Southampton, j’ai eu l’occasion de faire un mini road trip dans les Cotswolds. Quelques jardins anglais, quelques villages ou petites villes typiques… J’ai tout simplement adoré ! J’ai aussi pu aller à Bournemouth, Cambridge, Oxford, ou encore à Winchester qui se trouve tout près et qui est vraiment une jolie ville, avec sa célèbre cathédrale. A Durham, j’ai malheureusement eu moins d’occasions de découvrir les environs. Mais la côte n’est pas loin, et je suis aussi allée à Newcastle qui est toute proche. Et Londres bien entendu, où je retourne régulièrement.
Quels seraient tes conseils pour celles et ceux qui envisageraient de partir comme toi ?
Le tout premier est de foncer ! Si c’est ce que vous voulez faire, rien ne devrait vous en empêcher. Si vous avez besoin de beaucoup de préparation, prenez le temps ; si vous êtes plus aventureux, allez-y. Mais quoi qu’il arrive, ne renoncez pas parce que ça vous semble impossible ou trop compliqué ! N’oubliez pas cette maxime, devenue sans doute un peu trop populaire, mais tellement vraie : « qui ne tente rien n’a rien ». Et je rajouterais « Le seul endroit où vos rêves sont impossibles c’est dans votre tête ». Sur un plan plus pratique, le web regorge de ressources pour préparer un séjour à l’étranger, que ce soit des vacances, des études, ou une véritable expatriation. Je suis tout de même personnellement convaincue que recueillir des témoignages avant le départ est un bon moyen de se rendre compte de ce à quoi vous devrez vous préparer. C’est excitant et grisant, on rêve de tout le positif, mais n’oubliez pas de garder dans un petit coin de votre cerveau une case, une toute petite case, pour penser aux choses moins agréables et bien vous préparer à tout cela. Ne pas vous y préparer pourrait causer des désillusions à l’arrivée, et vous ne vous focuserez plus que sur cet aspect, ce qui serait dommage.
Comment as-tu entendu parler de l’Etudiant Voyageur ?
J’ai lu quelques articles au fil de mes pérégrinations sur le web. Je ne m’étais jamais penchée sur le site en lui-même, et je découvre aujourd’hui que c’est une petite mine d’or, que je regrette de n’avoir pas découverte plus tôt.
Recommanderais-tu l’Etudiant Voyageur à tes ami(e)s ? Et pourquoi ?
Bien entendu, que vous ayez pour projet de partir ou non. Pour les voyageurs, les témoignages et infos diverses sont très précieux. Et pour ceux qui n’ont pas franchi le pas, qui hésitent encore ou qui sont simplement curieux, c’est un bon moyen de rêver, et de voyager un peu par procuration !
Un énorme merci à Pauline pour son témoignage hors du commun qui nous prouve que l’on ne voyage pas seulement avec ses yeux mais également avec tous nos autres sens !
« La vie est un long champ à cultiver. Voyager, c’est y semer la diversité de la Terre. Voyager, c’est l’embellir des couleurs du monde » Ludovic Lesven
En bonus voici d’autres photos qui illustrent l’expérience de Pauline en Angleterre :
Si toi aussi tu souhaites vivre une expérience à l’étranger, n’hésite pas à télécharger notre guide « Etudes à l’étranger » gratuitement et au format PDF !