Sommaire
- 1 Et si tu partais faire tes études en Corée du Sud ?
- 2 « Voyager cela ouvre l’esprit. »
- 3 « Les coréens sont très accueillants et adorables. »
- 4 « La nuit, c’est totalement « safe ». »
- 5 « On a vu des paysages magnifiques et découvert de nouveaux aspects de la culture coréenne. »
- 6 « Si vous voulez vraiment partir, vous allez partir. »
Et si tu partais faire tes études en Corée du Sud ?
Cela faisait longtemps que nous n’avions pas reçu d’expérience d’étudiants ! Aujourd’hui c’est Jacinthe qui joue le jeu de l’interview, en nous dévoilant un peu son expérience en Corée du Sud.
Salut ! Avant de commencer, peux-tu nous en dire un peu plus sur toi ?
Bonjour ! Je m’appelle Jacinthe, je suis étudiante en médiation culturelle à l’EAC Lyon (3e année) et j’ai 19 ans. Je suis passionnée par la musique et je me destine au management de projets culturels à l’international (en gros, travailler sur des « festoches » ou dans des instituts / alliances françaises). Depuis deux ans je suis rédactrice et chargée de production dans l’association Moksori, on fait la promotion d’échanges culturels entre la France et la Corée du Sud via un webzine sur les artistes indépendants coréens, en français.
C’est comme ça que je me suis retrouvée à partir en échange à Séoul pendant cinq mois.
Partir en Corée du Sud était-ce un choix ou un hasard ?
C’était un choix, une envie que j’avais depuis le lycée. Je savais que ça allait être enrichissant, je voulais partir en Asie parce que ces cultures m’intéressent beaucoup depuis que je suis ado (comme beaucoup j’ai eu ma période mangas, et j’ai enchaîné sur d’autres cultures).
Peux-tu nous parler de ce que tu as fait en Corée du Sud ?
A Séoul, j’ai fait un échange dans le cadre de mon bachelor à l’EAC. C’était pas obligatoire et je pouvais faire qu’un seul semestre, le premier de ma troisième année. J’avais l’opportunité et l’envie, et j’ai été la seule de ma classe à partir (sur 16 c’est pas catastrophique mais ça reste dommage). Avec l’idée de m’intégrer et de voyager, je suis arrivée à Séoul fin juillet, un mois avant le début des cours. Ça a été la période la plus difficile, mais ça m’a permis de m’adapter, de visiter beaucoup de choses, et de me faire des amis coréens. Fin août j’ai déménagé à la résidence universitaire (j’ai passé le premier mois dans une sorte d’auberge de jeunesse où j’avais une petite chambre juste pour moi), et j’ai fait connaissance avec des gens qui venait des quatre coins du monde. Et des coréens bien sûr.
« Voyager cela ouvre l’esprit. »
J’ai commencé les cours en anglais à Dongguk University et je prenais des cours de coréen dans une association d’étudiants le samedi matin. En dehors des cours, je visitais Séoul et les environs, je prenais des cafés avec des amis (beaucoup). Le soir je sortais boire un verre, voir des concerts, en boîte, au karaoké…voir tout en même temps (beaucoup aussi).
Qu’as-tu retenu de ton expérience à Séoul ?
Être seule le premier mois était un choix que je n’ai pas regretté même si ça a été un peu dur, mais j’ai beaucoup gagné. J’ai appris à me débrouiller toute seule, à visiter un pays seule, et à prendre soin de moi par la même occasion. Si je suis partie, c’est aussi parce que j’en ressentais le besoin. En gros, je suis devenue beaucoup plus indépendante.
Voyager cela ouvre l’esprit, et vivre dans un pays étranger encore plus. Je n’ai pas choisi le plus simple et le plus près, mais cela m’a éclairé sur pas mal de choses. Les Français et les Occidentaux en général sont très tournés sur eux-mêmes, et pensent que tout le monde fait comme eux, ce qui n’est pas le cas.
Les Français sont de râleurs de première, c’est définitivement dans notre culture. J’avais beaucoup d’amis de différentes nationalités qui m’ont fait la remarque (pas personnellement mais de manière générale avec les quelques français qui étaient présents dans mon université). Mon explication bidon a été de dire que les français disaient positif et négatif, mais qu’au fond ils retenaient les bonnes choses. Les étrangers ne comprennent pas cet aspect des français, mais je reste convaincue que l’on reste attachants.
« Les coréens sont très accueillants et adorables. »
Dans n’importe quel pays, ce n’est pas facile pour les étrangers. A mon retour j’ai remarqué qu’en France, on ne leur facilitait pas la tâche, chose qui ne me préoccupait pas avant. Ce n’est pas étonnant, et c’est comme ça dans beaucoup de pays. Et au final, on apprend toujours à se débrouiller et/ou à faire autrement. C’est cette ouverture d’esprit qu’il faut avoir. Là-bas, je me disais toujours que c’était pas grave si quelque chose ne me plaisait pas ou ne m’était pas accessible. Parce qu’il y avait tellement de trucs « chouettes » que je pouvais faire à côté, et en même temps rien que d’être là c’était déjà un accomplissement pour moi.
Que peux-tu nous dire sur la vie en Corée du Sud, à Séoul et sur ses habitants ? As-tu eu un choc culturel ? Une anecdote à raconter ?
À Séoul, il y a beaucoup de monde. C’est une ville immense (10 millions d’habitants, bien plus grand que Paris), pleine de musées, de palais, de salles de concerts…on n’y s’ennuie jamais, parce qu’on peut faire tout et n’importe quoi à n’importe quel moment de la journée. La nuit c’est super animé, même un dimanche soir. Les coréens sont très accueillants et adorables. Ils comprennent que les étrangers peuvent penser et fonctionner différemment, et sont toujours prêts à vous aider même s’ils ne parlent pas anglais et que vous ne parlez pas coréen. Ce que j’ai toujours admiré, c’est que peu importe la situation, j’ai toujours réussi à me débrouiller.
On pourrait penser que j’ai été beaucoup regardée avec ma peau couleur aspirine et mes cheveux blonds-roux mais à Séoul, vous n’êtes pas le premier étranger que les habitants voient. Dans le reste du pays, peut-être un peu plus, mais au pire, une personne âgée viendra vous voir pleine de bienveillance pour vous dire que vous êtes beau / belle. Ça donne des moments un peu gênants parfois, mais c’est très mignon.
« La nuit, c’est totalement « safe ». »
Niveau choc culturel, je n’ai pas eu beaucoup de soucis dans le sens où je connaissais très bien la culture coréenne avant de partir. Ça m’a beaucoup aidé même si connaître et vivre une culture, c’est différent. Bien sûr, il y a toujours deux trois petits détails qui vont vous déplaire dans un pays étranger, mais c’est souvent pareil pour votre propre pays, donc personne n’en tient rigueur. Surtout quand le temps vous est compté (je suis partie avec le billet de retour dans mon sac, c’était pas cool).
Qu’est-ce que tu y as aimé ?
Beaucoup de choses. Le fait que certains étudiants de mon université venaient me parler soudainement pour devenir amis. On ne se connaît pas, mais je peux pas vraiment passer pour une coréenne et du coup, ils venaient me voir pour améliorer leur anglais d’abord, et puis au final on devenait souvent amis. C’était aussi simple que ça. Pas dur de s’intégrer au final ! Au pire ils étaient timides et n’osaient pas faire le premier pas, ce qu’il m’arrivait de faire, souvent parce que j’avais besoin d’un renseignement ou autre chose.
J’ai beaucoup aimé la nourriture là-bas. J’ai aussi rêvé de saucisson, baguette, fromage et vin, mais au final pas autant que si je n’avais pas aimé la nourriture coréenne. A base de riz, parfois épicé, même le restaurant universitaire était bon ! Et j’ai encore plein de choses à goûter.
« On a vu des paysages magnifiques et découvert de nouveaux aspects de la culture coréenne. »
La nuit, c’est totalement « safe ». Comme la vie est un peu moins chère qu’en France, je sortais beaucoup et je n’ai jamais eu de problèmes en rentrant chez moi, même seule. Comme tout le monde est actif une bonne partie de la nuit, dans une grande ville comme ça, il y a peu de chance qu’il se passe quelque chose. Plutôt introvertie, je n’ai jamais autant apprécié sortir et parler à des inconnus pendant une soirée (certains qui sont devenus des amis encore aujourd’hui).
Quand on voyage loin de sa famille et de ses amis pendant plusieurs mois, les gens sur qui on peut se reposer se comptent sur les doigts, surtout à l’arrivée. On s’attache énormément aux gens, même à ceux avec qui on se verrait pas amis autrement. Cela créée des liens très forts, et cela fait de très bons souvenirs. Le départ a été très émouvant, et on a promis de se revoir un jour. Mes économies vont partir en budget voyage, c’est ce qui était prévu à la base, mais maintenant c’est une urgence.
Quels endroits as-tu pu découvrir en Corée du Sud ?
Ma sœur est venue me voir avec son copain, et on a profité de quelques jours fériés pour partir ensemble en roadtrip sur la côte est. J’ai vu la montagne et la mer, la campagne coréenne, des paysages magnifiques notamment à l’automne ! Même si je n’ai pas pu tout faire pour des questions de budget et d’emploi du temps, j’ai adoré ces quelques jours en dehors de Séoul. L’atmosphère de cette immense ville hyperactive peut être étouffante, et rien de mieux qu’un petit voyage dans le reste du pays pour se revigorer ! On a vu des paysages magnifiques et découvert de nouveaux aspects de la culture coréenne.
J’ai aussi expérimenté les weekends étudiants, souvent juste en dehors de Séoul, perdus dans la campagne au bord d’une rivière et dans une petite maison où on dort par terre. Le meilleur moyen de se détendre et de se rapprocher avec les autres. Un peu mal au dos et à la tête le lendemain, mais ce n’est rien à côté de tout ça.
« Si vous voulez vraiment partir, vous allez partir. »
Avec d’autres étudiants en échange, je suis partie aux Philippines. Depuis la Corée c’est assez facile de voyager dans d’autres pays asiatiques, et pas très cher. On est parti quelques jours à 16 sur une île quasiment pour nous tous seuls. C’est le genre d’occasion que vous n’aurez qu’une fois dans votre vie, n’hésitez pas une seule seconde et foncez ! J’en garde un souvenir inoubliable.
Quels sont tes conseils pour tous ceux qui envisagent de partir comme toi ?
Pas question d’abandonner devant le tas de paperasse qu’il faut remplir, et toutes les démarches à faire, le peu d’information que peut vous donner internet ou vos interlocuteurs. Si vous voulez vraiment partir, vous allez partir. Bien se renseigner sur la culture, et se faire des contacts avant d’arriver est super utile. Je trainais sur des sites de « penpals » avant mon départ, et grâce à ça j’ai eu de l’aide assez facilement avec des gens à qui je pouvais faire confiance. Apprendre ne serait-ce que quelques mots de la langue du pays où vous allez est un plus non négligeable. Je ne dis pas d’être bilingue, mais quand vous essayez de parler leur langue, ça leur fera toujours plaisir, peu importe le pays. Cela prouve que vous vous intéressez et que vous ne venez pas seulement pour consommer. Bref, l’internet est votre meilleur ami avant votre départ.
A votre arrivé(e), ouvrez votre esprit, pensez bien que ça ne va pas être comme chez vous, et que c’est pour ça que vous avez payé votre billet d’avion. Pour changer de votre quotidien. On s’y fait vite en plus. Les autres ne pensent pas forcément comme vous, n’ont pas forcément les mêmes réactions et habitudes que vous, c’est tout. Vous pouvez très bien accepter ça sans être d’accord.
Recommanderais-tu L’Étudiant Voyageur à tes ami(e)s ?
Tout à fait ! Lire les expériences des autres et les articles pleins de conseils peut éviter des erreurs, vous rassurer (et la famille avec). Bien sûr tout le monde a une expérience différente et réagit différemment. Mais ça vous donnera quand même une idée, et vous apprécierez certainement plus votre voyage en évitant quelques surprises. En plus, ce genre de récits vous motivera et vous donnera encore plus envie de partir !