Il n’y a pas que les français qui partent à l’étranger dans le cadre de leurs études, de leurs stages, ou encore d’actions volontaires. Le reste du monde est aussi friand de découvrir les pays environnants, et de profiter de ce que chacun a à lui offrir. Aujourd’hui nous découvrons Samantha, une jeune diplômée Belge qui est partie en écovolontariat dans le sud de la France pour y réaliser son projet, à savoir : participer à la protection des tortues d’Hermann.
Sommaire
- 0.1 Salut ! Peux-tu nous nous en dire un peu plus sur toi ?
- 0.2 Partir en écovolontariat était-ce un choix ou un hasard ?
- 0.3 Peux-tu nous parler de ce que tu as fait lors de ton séjour ?
- 0.4 Qu’as-tu retenu de ton expérience ?
- 1 « On se découvre, on apprend à se connaître une fois que l’on sort de sa zone de confort. »
- 1.1 Que peux-tu nous dire sur la vie en général dans la ville où tu étais, et sur ses habitants ? As-tu eu un choc culturel ? Une anecdote à raconter ?
- 1.2 Qu’est-ce que tu y as aimé ?
- 1.3 Quels endroits as-tu pu découvrir durant ton séjour ?
- 1.4 Quels sont tes conseils pour tous ceux qui envisagent de partir comme toi ?
- 2 « Comme l’a si bien dit l’Abbé Pierre : Il ne faut pas attendre d’être parfait pour commencer quelque chose de bien. »
Salut ! Peux-tu nous nous en dire un peu plus sur toi ?
Je suis belge, j’ai 24 ans. Je suis fraîchement diplômée d’un Master en Conservation-Restauration d’œuvres d’arts, et d’un Master en Muséologie. Je suis une grande passionnée d’art et de culture, j’adore peindre et dessiner mais surtout j’adore les animaux et je tente au maximum d’être active dans la défense de leurs droits. Je suis d’ailleurs végétarienne depuis 4 ans !
Partir en écovolontariat était-ce un choix ou un hasard ?
Depuis ma prise de conscience quant à la condition médiocre des animaux à travers le monde, j’ai cherché un moyen de m’investir physiquement dans leur protection. Mes études touchaient doucement à leur fin, c’était donc le moment propice pour me lancer. Dans un premier temps, j’ai visé le Japon qui a toujours été un rêve pour moi. C’est par le biais du site SVI (Service Volontaire International) que j’ai trouvé l’association We Help People Help Pets, qui sauve les chiens et les chats rescapés de Fukushima. J’étais très motivée et pour gagner un peu d’argent avant le départ, j’ai même lancé une petite ligne de peluche en forme de lapin que j’ai nommé Usagiiz, qui est d’ailleurs toujours en ligne et qui me permet de faire des dons aux associations protectrices des animaux…
Malheureusement, mon projet au Japon est tombé à l’eau car mes proches n’étaient pas très rassurés de me savoir si éloignée et qui plus est, dans une zone qui a été auparavant en danger. J’ai pris contact avec plusieurs experts en matière de nucléaire au Japon et j’ai décidé de laisser tomber… le Japon ! Bien sûr j’ai continué mes recherches et à force de mûrir le projet dans ma tête, j’ai décidé qu’il ne fallait pas aller loin pour protéger les animaux. J’ai finalement découvert par hasard le Village des tortues à Gonfaron, dans le sud de la France. Le projet me parlait : une structure ouverte au public qui protégeait la tortue d’Hermann (tortue endémique de la région). J’ai alors envoyé mon CV et une lettre de motivation, et quelques mois après, je partais pour plus d’un mois !
Peux-tu nous parler de ce que tu as fait lors de ton séjour ?
Il faut savoir que le travail d’écovolontaire est loin d’être de tout repos. Alors évidemment, je suppose que cela dépend des structures mais à Gonfaron, nous travaillions 6 jours sur 7, de 9h à 19h. Finalement le rôle de l’écovolontaire est de gérer le parc dans son ensemble, en excluant les tâches administratives. Chaque matin, il était question de préparer la nourriture de l’ensemble des tortues du parc, en sachant qu’elles ne mangent pas toutes la même chose. Ensuite, nous nous répartissions en équipe, par secteur, pour toutes les nourrir. C’était assez physique, mais tellement gai de voir les tortues se ruer sur leur salade ! Ensuite, chaque semaine nous élaborions un planning pour répartir les écovolontaires sur des tâches quotidiennes bien précises. A savoir, bien sûr, que l’entraide était de mise, et qu’en dehors de nos tâches définies, aider les autres devenait une priorité.
Parmi mes tâches, voici celles que j’ai réalisé : – Nettoyage des enclos, surveillance des tortues (comptage, bonne santé, faire sortir et rentrer les animaux), contrôle des terrariums (température + propreté) – Gestion de la clinique (entretien des boxes, maintien de l’hygiène de la clinique et du matériel) + soins de base aux animaux malades (nourrissage, bains, accueil d’animaux, surveillance constante des animaux, relâché dans le parc) – Accueil (accueil du public, vente des entrées, gestion de la boutique, gestion des appels téléphoniques) – Visites guidées (adultes ou enfants) – Travaux de maintien du site (bricolage, entretien des sanitaires, propreté du parc) – Construction d’enclos, lazurage de planches, ramassage des déchets sur le site du nouveau parc.
Normalement, les écovolontaires sont logés dans un appartement, dans le village de Gonfaron même, mais il fallait impérativement deux personnes sur le parc en permanence. J’en faisais partie et je dormais donc dans une petite cabane et j’assurais le gardiennage du parc pendant la nuit. C’est la partie plutôt comique de cette expérience, sachant que je me douchais avec des araignées et des escargots ! Mais je me suis endurcie depuis mon parcours du parc à 2h du matin pour éteindre une alarme ! Haha.
Qu’as-tu retenu de ton expérience ?
C’était une expérience sans pareil ! Alors certes, ce n’était pas tout rose : le travail était rude, mais bosser avec et pour les tortues était fascinant. En plus d’être constamment avec elles, j’ai appris énormément sur ces animaux encore mystérieux. J’ai approfondis mes connaissances et mon expérience. Mais ce n’est pas tout, j’étais en contact constant avec les visiteurs, aussi les échanges avec eux en valaient vraiment la peine ! Je dois également mentionner que j’ai rencontré des gens formidables, qui sont devenus des amis à présent, et avec qui nous partageons une vision du monde assez proche. Nous n’étions pas toujours d’accord, mais nos discussions étaient toujours très constructives et enrichissantes. Je suis même parti en roadtrip à la fin de mon séjour avec une amie rencontrée là-bas, nous avons d’ailleurs encore des projets de voyages pour fin février ! Que demander de plus ? Finalement, en plus de s’investir dans une cause qui me tient à cœur, j’ai aussi appris sur moi-même !
« On se découvre, on apprend à se connaître une fois que l’on sort de sa zone de confort. »
Que peux-tu nous dire sur la vie en général dans la ville où tu étais, et sur ses habitants ? As-tu eu un choc culturel ? Une anecdote à raconter ?
Ce que je vais dire peut sembler bizarre, mais même entre la Belgique et le France, le choc culturel est présent ! Minime, certes, mais tout de même. Comme je l’ai mentionné plus haut, on apprend à se connaître quand on sort de sa zone de confort et parmi les français, j’ai vu qu’il y avait d’autres manières d’aborder la vie, que nous sommes tous bien différents et pourtant si semblables. Si je devais parler d’une anecdote, ça serait sans aucun doute la différence de l’emploi des mots ! Combien de rires nous avons eu lorsque je disais « à tantôt » ou « chicons » (dans une structure dédiée aux tortues où l’un des plats les plus fréquents est composé d’endives…je ne vous raconte pas les quiproquos !). Bref, c’était des tous petits riens au quotidien, mais ça a donné son petit plus à l’aventure !
Qu’est-ce que tu y as aimé ?
Dans le sud de la France, ce que j’ai aimé par dessus tout, c’est le temps qui s’écoule plus lentement et la douceur du temps. Revenir au pays de la pluie…ça c’était le VRAI choc culturel ! haha
Quels endroits as-tu pu découvrir durant ton séjour ?
Lors de mon jour de congé, j’ai pu découvrir plusieurs villes du sud ! C’était tellement gai, j’ai vu des paysages sublimes (je pense notamment à Collobrières et son incroyable fête de la châtaigne, Grimaud ou encore la jolie mer à la Londes des Maures). Alors je sais que beaucoup de français vont lire cet article et se dire que ce n’est pas très exotique tout ça ! Pourtant j’ai beaucoup beaucoup voyagé et je peux assurer qu’il ne faut pas aller très loin pour tomber en amour (comme dirait un ami italien !)
Quels sont tes conseils pour tous ceux qui envisagent de partir comme toi ?
Chaque personne est différente face à ce genre de projet, je connais des gens qui se sont retrouvés dans un pays étranger, qui ont paniqués et qui sont rentrés au bout de 5 jours. Mais c’est là que l’on regrette le plus ! Alors si j’ai un conseil à donner c’est de foncer ! Dans chaque expérience il y a du positif et du négatif, mais tout est constructif, surtout dans des expériences comme celle-là. En ce qui me concerne, je devais rester deux mois et je suis parti au bout d’un mois, simplement parce que j’ai croisé la route d’une personne avec qui je me suis liée d’une grande amitié et parce que j’ai senti que mon temps là-bas était terminé. Je suis partie en roadtrip sur la côte avec elle et je ne regrette absolument pas. Je pense que rien n’est fixe, rien n’est gravé dans le marbre et qu’il faut savoir se laisser porter par les événements de temps en temps. Je regrette d’avoir trop attendu pour démarrer mon aventure, donc je le répète, il faut foncer !
« Comme l’a si bien dit l’Abbé Pierre : Il ne faut pas attendre d’être parfait pour commencer quelque chose de bien. »
Comment as-tu entendu parler de l’Etudiant Voyageur ?
C’est une des personnes qui travaille pour le blog qui m’a contacté suite à un post que j’ai écris sur un groupe de voyage.
Recommanderais-tu l’Etudiant Voyageur à tes ami(e)s ? Et pourquoi ?
Pour se lancer, rien de tel que le témoignage de ceux qui l’ont fait avant nous. Donc oui, je le recommande !
Un immense merci à toi Samantha qui a su nous transporter à travers ce témoignage !